lundi 17 mai 2010

Une salade japonaise du côté de chez Proust


Mme Cottard, qui était modeste et parlait peu, savait pourtant ne pas manquer d’assurance quand une heureuse inspiration lui avait fait trouver un mot juste.

«-Ce n’est pas de la salade japonaise ?», dit-elle à mi-voix en se tournant vers Odette.
Et ravie et confuse de l’à-propos et de la hardiesse qu’il y avait à faire ainsi une allusion discrête mais claire à la nouvelle et retentissante pièce de Dumas, elle éclata d’un rire charmant d’ingénue, peu bruyant mais si irresistible qu’elle resta quelques instants sans pouvoir le maîtiser.
-« Non, mais nous vous en ferons si vous venez tous dîner vendredi. »
Extrait de Du côté de chez Swann

Cette salade japonaise était, à la fin des des années 1800, devenue très à la mode dans les salons parisiens pour être citée dans une pièce d’Alexandre Dumas fils.
C’était un mélange de pommes de terre et de moules, additionné de Château-Yquem et couvert de rondelles de truffes cuites dans le champagne, bien épaisses, une vrai « calotte de savant ».

Voici une recette économiquement modifiée :

Assortiment de feuille de salade :
-Cresson
-Mizuna (type de feuilles de moutarde d'origine japonaise)
-Pissenlit
-Pousses d’épinards, moutarde, betterave, blette, shiso (verte ou rouge), pourpier, ficoïde glaciale-celle qui a des poils.

-Pommes de terre nouvelles
-Moules fraîches
-Crevettes


Vinaigrette :
2 cuillères à soupe de sauce soja
Wasabi (moutarde japonaise)
1 petite cuillère de sucre, de sésame, et de cebette hachée
Le jus d’un demi citron


Faire cuire à la vapeur les pommes de terre. Les peler et les couper en dés.

Faire cuire à la vapeur les moules et les crevettes. Les décortiquer et réserver.

Préparer la vinaigrette en mixant tous les ingrédients. Monter la salade. Ajouter quelques graines de sésame grillées pour la déco.

Le mizuna

dimanche 2 mai 2010

Les madeleines, de Josiane -ma mère-



La madeleine n’est pas seulement un gateau. La madeleine est sensuelle, charnue.


Pour 32 madeleines

220 g de farine
180 g de sucre
100 g de beurre
4 œufs
1 cuillère à café de levure
1 moule à madeleine

Dans une terrine, battre l’œuf et le sucre. Ajouter la farine, la levure, puis le beurre fondu.

Beurrer le moule. Déposer de la pâte à raz bord de chaque coquille pour des madeleines bien dodues. Enfourner à four chaud entre 5 et 10 mn, à surveiller.

lundi 26 avril 2010

Panna Cotta aux fruits de la passion


Ce dessert italien s’est rappelé à moi il y peu de temps dans un restaurant thaï. J’en avais eu l’eau à la bouche deux ans auparavant en lisant le blog de Céline Saby partie en excursion à Rome avec deux enfants.
J’ai eu envie de préparer ces panna cotta pour sa visite :

Pour 6 portions :
9 fruits de la passion
1 cuillère à soupe de sucre brun ou muscovado
4 feuilles de gélatines
500 ml de crème liquide
100 ml de lait
100 g de sucre
1 gousse de vanille

Préparation de la couche supérieure :

Couper et vider le contenu de trois fruit de la passion et chauffer 2 minutes avec le muscovado. Faire tremper une feuille de gélatine 5 mn dans l’eau froide et l’ajouter aux fruits de la passion, remuer jusqu’à dissolution. Verser une cuillère à soupe du mélange dans des ramequins bien beurrés. Réserver.

Couper et vider les 6 fruits de la passion restants, les faire chauffer 2 mn. Passer au presse purée (ou à l’étamine) pour obtenir le jus. Ajouter, le lait, la crème, le sucre et la vanille, et laisser cuire 10 mn à feu doux. Laisser tremper les trois feuilles de gélatine restantes et les incorporer au mélange. Laisser refroidir. Verser délicatement dans les ramequin pour ne pas déranger la couche du fond. Laisser prendre quelques heures à température ambiante avant de mettre au frigo pour les servirs frais. Au moment de les démouler, les plonger 30 secondes dans l’eau bouillante, et bon courage. Le mieux est d’utiliser des moules à muffin en silicon.

mardi 20 avril 2010

Les pâtes à la Derenty, par Amélie


C’est Amélie, qui commet le très beau et foisonnant blog Mélopapille (entre autres…) qui nous a fait l’honneur d’ouvrir son vieux carnet qu’elle traîne depuis l’adolescence pour y extraire cette recette. Rien n’est jamais trop simple, et certainement pas les pâtes à la Derenty (que j’ai failli appelé Doherty, Oups pas trop de rapport)

Les Derenty, ce sont les super vieux potes toulousains de ses parents, qu’elle connaît depuis qu’elle a l'âge de s'en souvenir :
« Michèle et Christian, ils ont une ferme dans la campagne près de Toulouse, un jardin sauvage fait de broussailles, de champs et de lavoirs, et on s'y promenait avec ma sœur en tracteur avec Christian, au look bien hyppie, cheveux blonds et longs en bataille, avant d'aller déguster sa petite salade de pâtes sous un arbre au milieu des cigales. Le bonheur à l'état pur de l'enfance… »

On en reprendrait bien un peu, non ?

300g de pâtes
5 courgettes
du saumon fumé
de la crème fraîche,
de la menthe du jardin

Je vous laisse déchiffrer l’écriture manuelle d’Amélie pour la recette.
Je suggère au passage de couper les courgettes en dés ou en lamelles en fonction de la forme des pâtes choisies, et surtout de les faire rôtir au four ou revenir dans la poêle avec un peu de l’huile d’olive.
Et bien sûr d’ajouter le saumon et la menthe cisellée hors du feu pour leur épargner la cuisson.
Un filet de jus de citron? Pourquoi pas. Quoique... C'est tellement bon comme ça.

Au moment de la photo, j'avais oublié la menthe, mais ce serait dommage de s'en passer, ça ajoute une touche fraîche et délicate.

dimanche 11 avril 2010

Soupe Pho Ô merveille



De passage à Toulouse, Karen m’emmène chez Pham, la cantine vietnamienne dont elle m’a parlé. Malheureusement, ce jour-là mon amie n’est pas en forme. Elle commande un petit bouillon au serveur sexy (dixit K) pendant que j’engloutis lentement une énorme soupe Pho. Des éléments de décors comme le carrelage rouge et blanc et la chambre froide rappellent que l’endroit a jadis été une boucherie. La vaisselle, les tables et les chaises dépareillées donnent un air familier et désinvolte, un brin vintage.
Comment on dit « divin » en vietnamien ?


Soupe Pho:

Un bouillon de bœuf :

1 kg d’os de bœuf (avec cartillage)
2 litres d’eau
1 oignon
4 étoiles d’anis
Une cuillère à café de graines de fenouil
Un baton de cannelle
5 graines de cardamonne
Un petit morceau de gingembre
Une cuillère à café de sel
Un cuillère à café de sucre

500 g de filet de bœuf tendre
1 paquet de nouille de riz (pho)
3 ciboules finement coupées
Pousses de soja

Accompagnement, à part dans une petite assiette :
10 brins de coriandre, finement haché
10 brins de basilic
10 brins de culantro (ngo gai) ou coriandre.
100 g de haricots verts
hoisin sauce
quartiers de citron vert et de citron
sauce poisson
piment rouge


Faire revenir les oignons et le gingembre hâché. Ajouter les os de bœuf, le poireau, l’anis, la cardamonne, le fenouil, la cannelle, le sel, le sucre et verser l’eau. Cuire 30 mn. Passer le bouillon.

Couper le bœuf cru en fine tranche et réserver.

Faire tremper les nouilles de riz 10 mn, égoutter et cuire 7 mn dans l’eau bouillante. Egouter, rincer à l’eau froide, réserver.

Dans de larges bols, servir les pâtes, ajouter le bœuf cru, la ciboule coupée finement, les pousses de soja, le coriandre et verser le bouillon.

La soupe Pho est accompagnés d’une assiette d’herbes, de haricots vert et de piments. Servir avec sauces poisson et hoisin.


Chez Pham

mercredi 7 avril 2010

Tapioca de fruits au sirop baignant dans lait de coco


Je suis à Paris. Je fouille les supermarchés asiatiques de Belleville comme si j'étais au musée. Je trouve des flocons de riz gluant vert, des types de tapioca de toutes sortes. J’en choisis un qui ressemble à des guirlandes transparentes, rouges et jaunes. J’achète aussi un pot de fruits et haricots au sirop de canne, (Halo-Halo). C’est un mélange de haricots mangos rouges, de gelées de noix de coco, de fruits de palme, de fruits de jacquier, de haricots blancs confits dans le sucre de canne.

Comment préparer les desserts ?
Il faut laisser tremper le tapioca dans l’eau avant de le cuisiner. Entre une demie-heure et une nuit... Une demie heure suffit pour les petites perles, un peu plus longtemps pour les guirlandes qui peuvent se révéler coriaces.

Faire cuire 15 mn à feu moyen et ensuite encore 20 mn en surveillant et remuant. Goûter de temps en temps pour vérifier la cuisson. Ajouter du sucre. Il est cuit quand il est complétement translucide et mou.

Dans des bols, réunir les fruits au sirop, le tapioca et le lait de coco. On peut obtenir des desserts plus ou moins sucré en fonction de nos goûts. Utiliser par exemple le sirop de canne des fruits pour ajouter du sucre. En revanche, le lait de coco, peu sucré, peut modérer la douceur.
Consommer tiède ou froid.


Tapioca de Chez pham, cantine vietnamienne de la rue Mage à Toulouse, installée dans une ancienne boucherie.

vendredi 19 mars 2010

I miss America


Hamburger de tartar de thon

Tartar :
Un beau morceau de thon frais
Mayonnaise japonaise
Œufs de lumps
Mirin
Sauce soja
Salade roquette

Hâcher le thon avec un couteau bien afûté. Mélanger avec une cuillère à soupe de mayonnaise japonaise, une cuillère à soupe d’œufs de lumps noirs, une cuillère à café de mirin, une cuillère à café de sauce soja.


Pain :

-40g de levure de boulanger
-1 kg de farine
-30 cl de lait
-25 cl d'eau tiède
-25 g de beurre
-1 cs de sel
-4 cs de sucre

Diluer la levure dans un grand bol avec le lait chaud, le beurre et l'eau jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun grumeau. Ajouter la farine, le sucre et le sel et commencer à pétrir la pâte. 
Si elle est collante, on peut rajouter un peu de farine. Mais après plusieurs minutes de pétrissage, elle deviendra déjà moins collante. Dans le cas contraire, si elle est difficile à pétrir parce que trop sèche, c'est plus délicat mais ajouter un peu d'eau. 
Puis la laisser reposer 30-60 minutes, dans un endroit calientito et sans courant d'air.
Partager la pâte en boules un peu plus petites que les pains que vous voulez obtenir parce qu’elles vont gonfler à la cuisson.
Enduire les boules de jaune d’œuf mélangé à un peu de crème liquide et laisser la pâte lever 30mn. Enfourner, maximum 30 mn. Surveiller la cuisson.


Monter les Hamburger avec un tapis de roquette et une bonne épaisseur de tartar.



Coleslaw :

Un chou cru rapé
2 carottes rapées
1 pomme rapée
Mayonnaise japonaise
2 cuillères à soupe de vinaigre de riz
1 cuillère à soupe de sucre
Graines de sésames noires
Sel

Mélanger tous les ingrédients. Réctifier l’assaisonement.


mercredi 10 mars 2010

Œufs en neige à la crème anglaise



Il a neigé lundi à Barcelone, je suis sortie pour prendre des photos de mon quartier sous la neige. Ici on n’a pas la mémoire du froid. J’ai entendu à la radio qu’on n’avez pas vu ça depuis 25 ans. Il y a 10 ans, je venais d’arriver et j’avais cru les infos qui disaient qu’il n’avait pas neigé depuis 40 ans. Il n’empêche que c’est assez rare. Sur la plage de la Barceloneta, les gens étaient excités, couraient, se lançaient des boules de neige, prenaient des poses et se prenaient en photos.
Par association d’idée, les œufs en neige :
Ingrédients pour la crème anglaise:
4 jaunes d’œufs
50 cl de lait
75 g de sucre en poudre +
1 gousse de vanille

Ingrédients pour les œufs en neige
4 blancs d’œufs
30 g de sucre en poudre
1 pincée de sel
Le secret de la crème anglaise, c’est de ne pas la porter à ébulition sinon elle tourne.
Chauffer le lait avec la vanille jusqu’au point de frémissement. Travailler les jaunes avec le sucre jusqu’à obtenir une pâte lisse et pâle. Verser le lait chaud, peu à peu sur les jaunes et bien mélanger. Remettre le mélange sur le feu et chauffer 5 minutes sans arrêter de remuer. Retirer du feu avant l’ébulition, filtrer et réserver.

Monter les blancs en neige avec une pincée de sel. Quand ils sont bien fermes, ajouter le sucre sans arrêter de battre. Faire cuire les blancs 1 minute ou 2 dans une grande casserole d’eau bouillante.
Sortir les blancs à l’aide d’une écumoire.
Monter les îles flottantes dans des coupes individuelles. Naper de caramel.

lundi 1 mars 2010

Chapchae



Depuis 9 ans, je suis cliente d’un restaurant coréen à Barcelone. Ca paye pas de mine mais la cuisine est délicieuse et l’ambiance familiale. Monsieur Lee nous accueille toujours la main tendue et l’air content de nous revoir. Un jour, il nous parle de sa famille, il nous présente sa femme dans la cuisine, il nous fait visiter un appartement qu’il loue, il nous raconte sa passion de la montagne et des voyages en voiture. Peu à peu, nous nous familiarisons avec les différents plats : Le kimchi (dont le plus connu est le chou fermenté et pimenté), kimbap (modèle copié par les japonais du maki sushi), bibimpap (mélange de riz, de viandes et de légumes), chapchae (spaghettis transparents), yukhoe (tartar de bœuf)…
En janvier je suis retournée chez Monsieur Lee. A la fin du repas, il m’a pris les deux mains, les a serrées fort et tandis que ses yeux s’emplissaient de larmes, il m’a dit que sa femme était morte d’un cancer du poumon foudroyant.


Ingrédients:
150g de bœuf

pour la marinade :
2 cuillères à soupe de sauce soja,
1 cuillère à soupe d’huile de sésame,
1 cuillère à café de sucre
½, cuillère à café de mirin

150 g de nouilles de patate douce (dang myon)
4 shiitake (ou éventuellement des champignons de Paris)

3 petites carottes coupées en julienne

10 g de champignons noirs (déshydratés)

1 poivron vert coupé en julienne

200 g épinards

huile végétale


1 c. à café de graines de sésame

1 c. à soupe de sauce soja
½ c. à café de sucre

qq goutes d’huile de sésame

1 gousse d’ail passée au presse-ail

1 oignon
Couper le bœuf en fines lamelles et les faire mariner dans 2 cuillères à soupe de sauce soja,
1 cuillère à soupe d’huile de sésame,
1 cuillère à café de sucre, ½ cuillère à café de mirin.
Faire tremper dans l’eau chaude les champignons noirs pendant 20mn pour les réhydrater. Procéder de même pour les shiitakes, jeter les queues.
Couper en julienne les carottes, le poivron, l’oignon, l’ail, les champignons, les épinards.
Faire cuire dans une huile végétale légère, tous les légumes séparément, pour présever leur saveur propre.
Faire cuire les nouilles de patates douces 3 à 4 minutes. (Les nouilles de patates douces se trouvent spécifiquement dans les boutiques coréennes. A Barcelone au stand du marché de la Boqueria ou à la boutique Lee's Food Iberica
C/Sicilia, 153)
Égouttez les pates qui sont devenues translucides. Verser les dans un plat et mélanger les avec les légumes. A jouter quelques gouttes d’huile de sésame. Servir.


Il y a quelques années un de mes élèves de 14 ans faisait le malin. Il patinait dans l’exposé du pays qu’il avait choisi de présenter : la Corée. Il était lui même d’origine coréenne par sa mère. « Il y a la Corée du Nord et la Corée du Sud. Et la Corée du sud et la Corée du Nord ». Toute la classe s’est mise à rire alors il a recommencé, « la Corée du nord, la Corée du sud ». J’ai demandé aux élèves de lui poser des questions. Quelqu’un a dit : « Qu’est-ce qu’on mange en Corée ? » L’élève connaissait la réponse parce que sa mère était coréenne. Il a répondu en espagnol « col piquante » (du chou pimenté). Je rectifie « du kimchi ». Les élèves lui ont demandé si c’était vrai. L’élève a confirmé, étonné. J’ai continué « et du kimbap, bibimbap, chapchae… » L’élève était tout à fait étonné cette fois. Les autres demandaient des explications, il a confirmé à nouveau et m’a demandé comment je connaissais ces plats. J’ai répondu que j’étais à moitié coréenne moi aussi. Ils m’ont regardée en silence et l’un a dit sur un ton de reproche : « Tu avais dit que tu étais française ». « Moi oui, mais ma mère est coréeene ». Personne n’a fait d’autre commentaire. En vertu de ce mensonge, le calme a régné dans la classe pour la première et unique fois de l’année.

samedi 20 février 2010

Soupe Aztèque de tortilla, selon Mélanie



Le froid de Barcelone en ce mois de février me donne envie de soupes, en particulier de la soupe aztèque cuisinée récemment par ma voisine Mélanie.

Ingrédients:
12 tortillas de maïs
5 tomates pelées
1 oignon
3 gousses d’ail
1,5 litres d’eau ou de bouillon de poulet
1 rameau de persil
4 chiles pasilla
1 avocat coupé en cubes
1 bol de fromage (de préférence Oaxacan ou manchego tierno) coupé en cubes
Sel, poivre
Huile de maïs (ou tournesol)

Faire revenir l’ail, l’oignon, les tomates pelées et les piments pasilla. Mixer et passer au chinois. Ajouter un litre et demi de bouillon (ou d’eau pour une recette végétarienne). Laisser cuire 15 mn.
Frire les tortillas de maïs coupées en lamelles dans l’huile de maïs. Eponger l’huile avec du sopalin.
Mettre dans les bols les tortillas, les cubes d’avocats et les cubes de fromage et verser la soupe par dessus.
Ce serait, paraît-il, l’entrée péférée du président Obama. But who cares…
Pas Mélanie.

Maud dégustant la soupe sur la terrasse.

samedi 13 février 2010

Nouvel an chinois et sauté de porc, avec Jason Li


Pendant qu’il cuisine, Jason prépare un thé noir très rare envoyé par sa mère de Hong Kong. Le Yunnan chitsu Pingcha, aussi appelé Yuancha est un thé fermenté et pressé en galette. Jason casse un morceau de la galette pour le faire infuser. Il jette la première infusion, remet de l’eau, et verse dans les tasses le nectar au goût intense, et à la texture proche de celle du café.

Ingrédients pour 4 personnes :
1 chou chinois
1 filet mignon de porc découpé en morceaux
1 oignon frais
1 poignée de pois gourmands
feuilles de coriandre
Faire revenir les morceaux de filet mignon dans un wok jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés de chaque côté. Réserver. Couper les légumes en julienne. Dans le même wok verser deux cuillères de miel et les oignons et laisser caraméliser deux minutes. Ajouter le chou, les pois gourmands et la viande. Arroser de sauce soja, ajouter quelques feuilles de coriandre et laisser cuire 5 mn à feu doux.

Happy New Year, China!

dimanche 31 janvier 2010

Stuffed squash, by Kristina Baverstock


La courge farcie végétarienne de Kristina Baverstock

Dans la famille de Kristina, originaire du Minnesota (Etats-Unis), la courge a une place particulière. En novembre, la famille se rend dans une ferme faire les provisions qu'elle rapporte comme des trésors. Les courges sont très variées, de forme, de couleur, de texture et de goût.
Nous sommes à New York, au nord de Harlem. Nous marchons Kristina et moi sur Amsterdam Avenue à la recherche d’une magasin de légumes pour faire les courses. Kristina veut cuisiner une courge farcie ce soir-là. Rien sur Amsterdam avenue, nous essayons Broadway. Le fond de l’air est très froid, c’est le 3 janvier. Nous marchons bravement contre le vent et en arrivant sur Broadway avec la 145 rue, nous trouvons enfin ce dont nous avons besoin dans le quartier portoricain :
- deux courges (pour 4 personnes)
- des épinards
- du cresson
- des noix de cajoux
- des oignons
- une tasse de riz complet déjà cuit

Couper les courges en deux, et vider les graines et une partie de la chair (réserver les graines pour les faire griller avec du sel, et la chaire pour une soupe par exemple, ou des raviolis)

Les enduire d’huile d’olive, les mettre à l’envers dans un plat et les faire rôtir à four chaud jusqu’à ce que la chaire soit tendre.
Pendant ce temps, préparer la farce. Vous pourrez alors exercer votre créativité, utiliser ce que vous avez sous la main.
Couper et faire revenir les oignons dans l’huile d’olive, ajouter les épinards, le cresson, une tasse de riz complet déjà cuit, les noix de cajou concassées et les épices que vous voulez. Sel, poivre et un jet de vinaigre balsamique ou de citron.
Tapisser l'intérieur des courges de fromage râpé et les remplir de farce. recouvrir de fromage. Et faire gratiner au four.
La grand-mère de Kristina ajoute des champignons et parfois des noix de pécan.


Original english version by Kristina Baverstock :

1 or 2 squashes of any edible variety.
Cut into halves and scoop out the seeds and innards. Brush with olive oil and place face down on a pan. Roast at a high temp (400 Fahrenheit is what I use) until the flesh is well cooked to be tender.
Meanwhile, create the filling.
I used diced onions, spinach, watercress, cooked brown rice, broken cashews and some herbs and spices.
I sautéed the onions in olive oil, then added the spinach when they were beginning to turn white. I then added herbs and spices and the watercress (chopped) followed by the cashews. Finally I added some balsamic vinegar. I set this aside and wait for the squash to be all the way cooked through.
Once it is cooked, I put a cheese (preferably a nice one but any cheese will do) layer inside the bowl of each squash. after that I stuff the spinach mixture inside the bowls until slightly over full and top with more cheese.
Then simply bake it until the cheese is nice and melty!
Hope this makes sense, I am not great at writing up recipes. Let me know if I need to add more.
Everything is adjustable, such as using any kind of grain in place of rice. My grandma uses wild rice and brown rice. She also uses mushrooms and pecan nuts sometimes in the stuffing.

dimanche 17 janvier 2010

La saison des châtaignes II : Le gateau aux marrons de Rosa « Fantastisca », par Carmen Wullschleger



C’est un dimanche d’octobre particulièrement doux. Nous dînons chez Moni, sur la terrasse, sa cousine Nicole et son amie Carmen viennent d’arriver de Zurich. L’ambiance est joyeuse, on écoute Feist « How many acres how much light, Tucked in the woods and out of sight » on discute, je fais un fondant au chocolat « shaboom shaboom » et je leur explique que c'est la recette d'une amie que j'essaie pour ensuite la publier sur le blog. Je leur explique aussi l’idée de ce blog, d’écrire sur la transmission des recettes, qu’on tient toujours de quelqu’un, une grand-mère, une mère, un ami, et que la recette devient ensuite étroitement liée à celle ou celui qui nous l’a donné. Carmen évoque le gâteau aux marrons de sa grand-mère Rosa «Fantastica» Kiesinger.

Ingrédient :
1 jaune d’œuf + 4 œufs montés en neige
150g de sucre en poudre
100g de beurre fondu
150g de noisettes pilées
200g de crème de marron

Monter les blancs en neige. Mélanger tous les ingrédients et incorporer les blancs délicatement. Faire cuire 30 mn, four à 200°.
Au moment de servir : ajouter une cuillère de crème fouettée sur chaque part.
Variante : couper le gateau en deux, le fourrer d’une couche de purée de marron avant de le refermer.


Un peu plus tard, sur la terrasse, on parle des chansons qu’on écoute en boucle quand on a un chagrin d’amour, et Nicole chante «Unbreak my heart, say you love me again… » Repete «Unbreak my heart, say you love me again… » Repete «Unbreak my heart, say you love me again…»


Photo honteusement volée sur le très beau site Fred kitchen

lundi 11 janvier 2010

Le Globe Trippin, Harlem. Rencontre avec Georgia Scott.





Vendredi 1er janvier 2010, Harlem New York. Il fait très beau quand nous sortons vers midi pour prendre un café. Ca prend un block pour être sur Amsterdam avenue, et un autre block pour rejoindre le Globe Trippin Café.
C’est un tout petit endroit, avec un canapé zébré, une bibliothèque, une table et un comptoir de démonstration où sont exposées des pâtisseries qui ressemblent à des reproductions japonaises au couleurs parfaites. Tout est appétissant. Liz et Nina commandent des cafés et des gâteaux aux noix et caramel fait maison, je commande un jus d’orange et une soupe au poulet et nous nous installons à l’unique table. La femme qui nous reçoit m’avertit : la soupe est épicée mais délicieuse. Parfait.
Le décor est trop beau, je me sens comblée de cette rencontre et je le dis à la femme qui nous apporte notre commande. Je goûte la soupe, c’est rien de le dire, la soupe est délicieuse. Je le dis à notre hôte. Elle me remercie. Liz décide de commander une soupe aussi et Nina commande des "collard greens". J’essaie de deviner ce qu’il y a dans cette soupe, mais le goût est nouveau et je peine. Je demande : Le goût fumé, ça vient d’où ? Elle me répond : « Ah c’est un secret. C’est ma propre recette ». Et elle ajoute : « Il y a des herbes qui donne ce goût et d’autres ingrédients peu habituels ». Ok. Je savoure. Je cherche encore. J’essaie à nouveau, je lui parle de mon blog. Elle dit : « Rien de ce qu’il y a dedans n’est ce qu’il semble être ». Elle hésite et dit encore : « Tout ce que je peux dire c’est qu’une partie de qu’on goûte vient de la bière. » Nina demande quelle type de bière, et elle répond : « En général, je préfère utiliser de la Corona mais quand je n’ai plus d’argent j’utilise de la Budweiser. » Nous finissons ce qui me semble un vrai festin et nous parlons un peu avec Georgia. Elle nous demande d’où on vient, elle me parle de Saint-Jean-de-Luz où elle avait pensé ouvrir un restaurant mais que la vie en a décidé autrement, elle me demande l’adresse de mon blog, je prends son adresse email et avant de partir nous la remercions d’être ouvert le premier janvier. Elle nous dit que c’est parce qu’elle n’a pas de famille à New York, alors elle s’est promis d’être ouvert les jours comme ça pour les gens loin de leur famille. Voilà tout l’esprit et la saveur de cet endroit. Just beautiful.

The Globe Trippin, 1689 Amsterdam Ave, New York, NY 10031

*Georgina Scott est l’auteur d’un livre appelé "Headwraps: A Global Journey", disponible sur amazon.com


English translation:
Friday, January 1st, 2010, Harlem NY. Weather was beautiful when we went out to have some coffee. We walked a block to be on Amsterdam avenue, and an other block to came into the Globe Trippin Café, a small and cozy place, with a zebred sofa, a library of books for sale, a unique table and a deli case showing a choice of perfectly homemade baked goods. Liz and Nina ordered some coffee and a homemade bar with nuts and caramel on top, I ordered an orange juice and a chicken soup. The woman warned me : "The soup is a little spicy but delicious". It was perfect.
The woman brought the food. I tried the soup; no doubt, it was really delicious! We told the woman about it. She thanked us.
Liz decided to order a soup as well. I tried to guess what was in the soup but it was a new taste, and it was hard to say. I asked where the smoky taste came from. She answered evasively that it was her own recipe, and she added "There are some herbs". Ok. I savoured the soup. I tried again to ask her. I explained to her about the blog of recipes. She said : "Nothing in there looks to be what it is". She hesitated and added : "All I can say is that most of what you taste is beer." Nina asked what kind of beer and she answered : "I prefer to use Corona but when I am out of money I use Budweiser". Before we went she asked us where we came from. She told us about Saint-Jean-de-Luz in France where she once wanted to open a café, she asked for the address of the blog and gave me her email address. Before leaving we thanked her for being open on the first day of the year. She told us that she did not have family in New York, and that she promised herself to be opened on those kind of days for the people living far from their families. And about this place : just beautiful and a bit of soul.
*Georgina Scott is the author of "Headwraps: A Global Journey", available at amazon.com