Mme Cottard, qui était modeste et parlait peu, savait pourtant ne pas manquer d’assurance quand une heureuse inspiration lui avait fait trouver un mot juste.
«-Ce n’est pas de la salade japonaise ?», dit-elle à mi-voix en se tournant vers Odette.
Et ravie et confuse de l’à-propos et de la hardiesse qu’il y avait à faire ainsi une allusion discrête mais claire à la nouvelle et retentissante pièce de Dumas, elle éclata d’un rire charmant d’ingénue, peu bruyant mais si irresistible qu’elle resta quelques instants sans pouvoir le maîtiser.
-« Non, mais nous vous en ferons si vous venez tous dîner vendredi. »
Extrait de Du côté de chez Swann
Cette salade japonaise était, à la fin des des années 1800, devenue très à la mode dans les salons parisiens pour être citée dans une pièce d’Alexandre Dumas fils.
C’était un mélange de pommes de terre et de moules, additionné de Château-Yquem et couvert de rondelles de truffes cuites dans le champagne, bien épaisses, une vrai « calotte de savant ».
Voici une recette économiquement modifiée :
Assortiment de feuille de salade :
-Cresson
-Mizuna (type de feuilles de moutarde d'origine japonaise)
-Pissenlit
-Pousses d’épinards, moutarde, betterave, blette, shiso (verte ou rouge), pourpier, ficoïde glaciale-celle qui a des poils.
-Pommes de terre nouvelles
-Moules fraîches
-Crevettes
Vinaigrette :
2 cuillères à soupe de sauce soja
Wasabi (moutarde japonaise)
1 petite cuillère de sucre, de sésame, et de cebette hachée
Le jus d’un demi citron
Faire cuire à la vapeur les pommes de terre. Les peler et les couper en dés.
Faire cuire à la vapeur les moules et les crevettes. Les décortiquer et réserver.
Préparer la vinaigrette en mixant tous les ingrédients. Monter la salade. Ajouter quelques graines de sésame grillées pour la déco.

Le mizuna